Logo Jeep depuis 1941 

 

Jeep est un constructeur automobile qui est passé entre plusieurs mains depuis 1940 à maintenant:

de 1940 à 1953 : Willys
de 1953 à 1970 : Kaiser - Frazer
de 1970 à 1986 : AMC (American Motors Corporation)
de 1986 à 2009 : Chrysler
depuis 2010 : Fiat - Chrysler Automobiles

Il y a eu plusieurs dizaines de modèles différents chez Jeep :

 

de 1940 à 1953 : Willys
1940 Willys Quad - Prototype
1941 Willys MA
1942 Willys MB (slat grille)
1942-1945 Willys MB (stamped grille)
1945–1949 CJ-2A
1946–1965 Station Wagon
1948–1950 Jeepster VJ
1949–1953 CJ-3A
1949–1963 Pick-Up
1950–1953 Willys M38
1953–1959 Willys M38A1
1953–1968 CJ-3B

de 1953 à 1970 : Kaiser - Frazer
1954–1981 CJ-6
1957–1965 FC-150 et FC-170 (pick-up et truck)
1963–1991 Jeep Wagoneer SJ
1963–1970 Gladiator (SJ)
1966-1969 Super Wagoneer
1967–1973 Jeepster Commando

de 1970 à 1986 : AMC (American Motors Corporation)
1971–1986 Honcho (pick-up et truck)
1974–1983 Jeep Cherokee SJ Chief (version 2-portes du Jeep Wagoneer)
1976–1986 Jeep CJ-7
1984–1991 Jeep Grand Wagoneer (version luxueuse du Wagoneer)
1984–1996 Jeep Cherokee XJ
1984–1987 CJ-8
1985–1992 Jeep Comanche (version pick-up du Cherokee XJ, dernier pick-up produit par Jeep)

de 1986 à 2009 : Chrysler
1993–1998 Jeep Grand Cherokee (ZJ = USA / ZG = EU)
1987–1996 Wrangler YJ
1997–2006 Wrangler TJ
1997–2001 Jeep Cherokee XJ (restyling)
1999–2004 Jeep Grand Cherokee WJ, WG
2001-2008 Cherokee KJ (aux USA Jeep Liberty)
2005-2010 Grand Cherokee WH, WK
2006-2010 Jeep Commander XH
2007-xx Wrangler JK
2007-xx Jeep Compass
2007-xx Jeep Patriot
2008-2012 Cherokee KK (aux USA Jeep Liberty)

depuis 2010 : Fiat - Chrysler Automobiles
2010-xx Jeep Grand Cherokee WK2, WL
2012-xx Cherokee KL
2011-xx Wrangler JK (restyling intérieur)
2014-xx Jeep Renegade BU

 

 

 

Les origines du mot « Jeep »



Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941Plusieurs explications sont avancées quand à l'origine du nom « Jeep », qui se prononce « djip » en Anglais.

Il est traditionnellement admis que ce nom fait référence au projet initial proposé par Bantam puis finalement développé par la Ford Motor Company sous le nom de code de « Ford GP-W ». « GP » signifierait soit:  « General Purpose » (« usage général », ou « voiture à tout faire »), soit: « Government Purposes » (« usage gouvernemental »).

Le mot « Jeep » pourrait donc venir de cet acronyme « GP », prononcé en anglais « dji pi ». On retrouve cette origine de nom dans le film de propagande « Autobiography of a Jeep » des studios United Films en 1943.


Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941Cette étymologie, que l'on retrouve dans tous les dictionnaires français, est pourtant controversée, R. Lee Ermey, dans sa série télévisée Mail Call, précise que le véhicule a été conçu pour des usages très particuliers, et non généraux (General Purpose), et que par ailleurs, les GI conducteurs du véhicule, à l'origine du surnom, n'avaient sans doute pas eu connaissance de cette dénomination officielle de GP-W donnée dans les bureaux d'étude. Ermey et d'autres avancent que le nom de jeep provient d'une bande dessinée des années 1930, Popeye d'E.C. Segar, où apparaît en mars 1936 un animal imaginaire du nom d'Eugene the jeep (appelé Pilou-Pilou en Français). « Jeep » est alors une onomatopée habituellement utilisée par les dessinateurs pour imiter le cri d'un oisillon. Habile et possédant des facultés extraordinaires, ce petit animal de la jungle est capable de se sortir de situations difficiles. Ce surnom de « Jeep » serait alors attribué au véhicule en raison de ses caractéristiques exceptionnelles.

Par ailleurs, le major E.P. Hogan, qui écrivit dès mars 1941 sur la Jeep pour la revue militaire Quartermaster Review, indique que le mot « Jeep » désignait déjà pour les mécanos, lors de la Première Guerre mondiale, tout nouvel engin motorisé reçu pour évaluation. Aussi, dans les années 1930 et au tout début des années 1940, on rencontre plusieurs fois ce mot « Jeep », notamment dans la presse. Il peut alors désigner une personne inexpérimentée, voir idiote, une recrue ou un novice, un gadget technologique ou un véhicule militaire.

L'acronyme « Just Enough Essential Parts » (« juste assez de pièces essentielles ») est une autre explication possible. La première série de ces véhicules a été conçue pour être la plus simple et la moins chère possible : la voiture était minimaliste, sans aucun confort, et bâtie pour une courte durée de service. Toutefois, ce rétroacronyme a tout aussi bien pu être donné à l'usage, par les GI, après les premières apparitions sur le terrain d'un véhicule déjà appelé « Jeep ».

 

 

         

      

          

 

Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941

         

                                             Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941                                                         

       

Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941    Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941   Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941

  Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941   Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941

 

Jeep fabrication et essaie de la Jeep dans les années 1941

 

 

L'histoire de la Jeep

Convaincu que tôt ou tard il aurait à entrer dans la Seconde Guerre mondiale contre l'Axe, le gouvernement des États-Unis décida de définir un « véhicule de reconnaissance léger idéal » pour son armée afin de remplacer les motos et Ford T qu'utilisaient l'armée. Dans son appel d'offres adressé à 135 fabricants en juillet 1940, le cahier des charges prévoit une carrosserie rectangulaire, quatre roues motrices, un pare-brise rabattable, des feux de croisement et des phares longue portée, un poids de 590 kilogrammes et la capacité d'emporter 227 kg (dont une mitrailleuse et un équipage de trois hommes, d'où la spécification de trois sièges), une garde au sol de 16 cm et une hauteur inférieure à 914 mm, un empattement inférieur à 1 905 mm et une voie très étroite de 1,494 mètre permettant d'emprunter, pneus démontés, les voies de chemin de fer.

C'est par le recrutement d'un ingénieur de talent, Nicolas Tatlot, qu'un minuscule constructeur alors inconnu, Bantam, parviendra seul à tenir les délais et à emporter le marché face à Ford qui propose son modèle GP (acronyme de « General Purpose »), voiture connue sous le nom de « Pygmée » à cause de sa petite taille) et Willys-Overland qui propose sa Willys quad, au moins dans un premier temps. Il avait eu l'astuce de faire fi du poids maximal, irréalisable, et qui venait d'une demande de l'infanterie. Celle-ci souhaitait pouvoir porter ses voitures à bras d'homme. Karl Probst sut s'accorder les faveurs indispensables de Spicer, unique fournisseur de transmissions 4x4.

Arrivés derrière Probst qui construit son prototype en 49 jours, Willys et Ford allaient devoir attendre que Bantam soit servi pour être livrés. Pour son plus grand malheur, Bantam n'aura pas le marché car la firme n'a pas la capacité de production des volumes annoncés par le Quartermaster Corps. Pour « compenser », on confiera à Bantam la fabrication des remorques 1/4 de tonne de type T3. Willys fabriquera également les remorques 1/4 tonne de type MBT.

Les trois sociétés reçoivent l'approbation pour fabriquer un échantillon de 70 véhicules livrés en novembre 1940 au Fort Holabird. Les trois modèles dépassaient tous la spécification de poids de 590 kg, mais l'armée se rendit vite compte que cette limite était bien trop faible et elle la releva lors de la commande suivante de véhicules. Soumise aux tests des militaires, la Jeep révéla un certain nombre de faiblesses mais aussi d'immenses qualités. Malheureusement, le poids de 590 kg ne fut pas réalisable. En effet, le prototype pesait 920 kilogrammes et par la suite le poids sera de 1 060 kg environ selon les versions (MA, MB, M201, M38, M38A1 et Mutt).

Willys, devenu à la fois le plus performant et le moins cher (739 dollars), décroche donc le premier contrat pour la fabrication du modèle MB, résultant d'un mélange des prototypes Willys MA et Ford GP. Suivant les règles du Quater Master Corps de l'US Army, les plans et brevets du véhicule appartiennent au gouvernement qui a le libre choix de ses fournisseurs. Face à la tournure des évènements mondiaux, l'US Army augmente rapidement sa demande et Willys révèle rapidement ses limites en capacité de production journalière. Ford tire donc son épingle du jeu, en proposant de prendre la moitié des volumes de Willys pour doubler la quantité de véhicules produits. Début 1942, Ford reçoit ses premiers contrats de production. Le véhicule s'appelle Ford GPW. L'origine du « W » reste assez confuse, « War », « Willys »... une douce revanche pour Ford, bien en avant dans son développement technologique. L'idéologie de Ford est marquée. Même si le véhicule sorti des usines de Ford et de Willys est identique dans sa conception, John Ford se différencie de Willys en marquant la quasi-totalité des pièces mécaniques de sa Jeep avec le « F » symbole de la marque. On retrouve ainsi ce marquage sur l'ensemble des pièces de carrosserie, la visserie, les organes moteur, les joints, la transmission et le châssis, les instruments, les pneumatiques... autant de marquages que de possibilités de se différencier. Willys et Ford fabriqueront 637 770 véhicules de 1941 jusqu'à l'été 1945, dont près de 60 % par Willys.

Ce véhicule, connu pour sa couleur vert olive, a servi notamment comme véhicule de liaison pour le commandement et de support pour les transmissions. De nombreuses modifications sont opérées sur les véhicules. Nombreuses photos d'époque montrent toute sorte de transformations, allant des simples ajouts, aux blindages, en passant par de vrais customisations. Son efficacité et sa large diffusion en ont fait le véhicule tout-terrain de référence, à tel point que l'on appelle encore aujourd'hui « Jeep » une automobile tout-terrain au style rustique. Le mot « Jeep » étant une marque déposée devenue un nom commun (antonomase), il ne prend pas de majuscule quand il est utilisé comme tel.

En 1946, la société Willys s’associe avec le constructeur Français Hotchkiss pour la vente et la diffusion de Jeep's en France sous la responsabilité de la SOFIA (Société Financière Industrielle Automobile). En juin 1950, la marque « Jeep » est déposée par Willys-Overland. En 1953, la marque Jeep est vendue à Kaiser Motors. En 1952, Willys concède à Hotchkiss la licence de fabrication et de commercialisation des MB ainsi que celle des pièces détachées. En 1955, l’armée Française relance la production de jeep's à la suite des échecs consécutifs de projet de développement d’un nouveau véhicule léger de reconnaissance (VLR), la Delahaye VLR. La première commande porte sur 465 véhicules dénommés « Jeep Hotchkiss licence MB ». Après quelques améliorations, les Jeep's alors construites prennent l’appellation « M201 licence MB ». La production est presque entièrement destinée à l’armée Française. En 1956, Hotchkiss s'associe à Brandt, la production est effectuée dans l’usine de Stains. La production s’arrête en 1966 après un total de 27 628 Jeep's M201 construites.

Ce succès militaire incita les dirigeants de la compagnie Willys à développer une version civile du Jeep.

Par la suite, la compagnie Willys fusionna avec la compagnie Kaiser, puis cette dernière (Kaiser-Willys) fut rachetée par American Motors Corporation (AMC) en 1956. À la suite de ses déboires financiers (qui n'étaient absolument pas dus à la division Jeep), Renault prend le contrôle d'AMC au début des années 1980. La marque a été reprise pendant quelques années par Renault qui a essayé d'en faire une tête de pont vers le marché Américain. En 1987, AMC était à l'agonie et fut vendue à Chrysler. La division Jeep-Eagle fut immédiatement créée car, peu importe dans quelle compagnie il soit passé, le nom Jeep a toujours été très rentable et très populaire.

Aujourd'hui, Jeep est redevenu un constructeur actif sur la plupart des marchés mondiaux et surfe sur la vague des SUV et des tout-terrains de loisir. La marque de 4x4 Jeep enregistre en 2012 son record de ventes mondial avec 701 626 unités écoulées.